En route pour Alicandia

Nombre de messages : 297 Age : 46 Date d'inscription : 20/11/2007

L’atmosphère était lourde, de grosses mouches noires vrombissaient aux oreilles de Khubilaï.

Genghis Crâan reposa brutalement sa chope de lait de yak fermenté. Il essuya sa bouche pâteuse d’un revers de main verdâtre.
Le Seigneur de guerre parcourut d’un regard méditatif l’intérieur de sa tente de commandement. Là, sur la table centrale étaient étirées plusieurs cartes.
La bataille des plaines de Borilla était l’une des plus dures qu’il ait eu à mener, et pourtant, il pensait à tout autre chose.

Khubilaï ! marmonna t il. je dois me rendre au dôme de la destinée afin de choisir ma voie comme tous les seigneurs de l’alliance.

Il regarda longuement le dépôt au fond de son verre désormais vide.
Il repensa au carnage qui avait eu lieu ce matin. Il entendit à nouveau la charge de la première ligne ogre et le craquement des os des soldats de Babylone brisés par l’impact.
Son dos le faisait souffrir.
La masse d’arme de cet humain ne devait pas y être étrangère. Il avait fixé son regard avant de le tuer. L’homme avait eu peur. Que faisait il sur un champ de bataille ?

Vous avez l’air soucieux Maître ? s’enquérit Khubilaï.

Oui ! L’orque renifla bruyamment. Vois tu Khubilaï, j’ai une profonde affection et un immense respect pour le Sage Manetheren que j’ai suivi au de là de l’ordre de l’ombre. Mais je ne crois n’avoir aucun talent pour la Magie. Ma voie est celle du fer et du sang.

Mais maître… hésita un instant Khubilaï. Choisir la voie du guerrier que vous êtes ne veut pas dire renier l’estime et l’amitié qui vous portez à Manetheren.

Khubilaï connaissait plus que quiconque le vieux code de l’étiquette et de l’honneur dont faisait souvent preuve le Seigneur de la Horde D’Or.

Prépare tes affaires Khubilaï et fait lever le camp, Nous partons à Alicandia ! D’un geste brusque de la main droite, il écrasa violemment une grosse mouche noire contre la protection de métal de son avant bras gauche.

Khubilaï sortit. Le célèbre vent brulant de la plaine de Borilla emplit soudain ses poumons d’un air chaud et sulfureux. L’odeur du sang planerait encore longtemps après leur départ.

Le messager de la Horde était inquiet. Son maître n’avait pas l’habitude d’être autant préoccupé par autre chose qu’une carte de bataille.

Puis la grosse voix du Seigneur de guerre se fit entendre par delà le lourd rideau de peau de yak de sa hutte (décidemment, tout est bon dans le yak).

N’oublie pas de faire exécuter les prisonniers !!!!!

Khubilaï eu un léger sourire et fut instantanément rassuré ! Son Maître était redevenu lui-même.

Nombre de messages : 2295 Age : 34 Date d'inscription : 09/11/2007

Silk vint avertir Manetheren, qui discutait pacte commercial avec l'ambassadeur du village voisin, que Khubilaï et le seigneur Genghis Crâan se rendait au dôme de la destinée.
Genghis est le premier seigneur dont Manetheren ait fait la connaissance sur Orkandia. Quelque temps avant la chute de l'ordre de l'ombre, ils partirent tous deux dans l'avènement des elfes Noirs.

Je suppose qu'il a choisi la voie du guerrier?

Comment pouvez-vous le savoir?

Genghis a toujours été un fier guerrier et un farouche combattant. Il serait vraiment étrange qu'il choisisse la voie du magicien. De plus, Squall s'occupe des guerriers et Genghis pourra progresser à ses côtés.
Quand il arrivera à Alicandia, je lui fera de mon approbation pour le chemin qu'il a choisi puis j'irais réunir les membres pour notre quête.

Silk, je pars pour Alicandia. Occupez-vous du royaume avec Finélion comme d'habitude.
Toi, la diplomatie. Lui, la guerre. J'irais aussi faire un tour dans l'ambassade et l'ambassade général: longue journée!

Bien, Manetheren.

Ensuite le magicien sortit de la salle du trône pour rejoindre la cité. Il fit quelques détours incompréhensibles dans divers endroits du château. Peut-être s'était-il perdu? Puis partit pour le dôme.

Nombre de messages : 297 Age : 46 Date d'inscription : 20/11/2007

Au détour du col, une brise légère charriait en un mélange improbable, les multiples odeurs la ville.

Alicandia s’étendait dans la vallée.
La troupe d’orques s’arrêta quelques instants afin de contempler le spectacle des cormorans rouges voletant autour des clochers.

Depuis les plaines de Borilla, ils avaient parcouru une longue distance, navigué sur la mer sans sel, traversé la passe de Kharshang, suivi la route des perles grises au travers du royaume Koush de la tribu Moara et emprunté le défilé de Gorgeronflante pour enfin entrer sur les marches d’Alicandia il y a deux jours.
Ils seraient aux portes de la cité dans une heure environ.

Khubilaï avait mal au dos et aux jambes, il s’étira debout sur ses étriers afin de faire disparaître la douleur.
La vision de la ville le rassura.
Son maître avait souhaité un groupe restreint de quatre guerriers ogres pour les accompagner.
Si cela était suffisant pour dissuader la plus part des agressions contre le convoi, ils n’étaient pas à l’abri d’une attaque massive.
Le passage du défilé de Gorgeronflante avait été éprouvant de stress et de tension, ce qui lui avait provoqué des crampes.

Le Seigneur de la Horde d’Or, quant à lui, ne semblait nullement avoir souffert du voyage.
Son regard était plongé au loin, parcourant la citée qui s’étalait à ses pieds, cherchant le dôme où allait s’écrire sa destinée.

Après un long moment de silence, Genghis Crâan fit claquer la bride de son destrier et remis le groupe en marche par un grognement.

Durant la descente cahoteuse pavée des fameuses pierres de schistes roses d’Alicandia, une pensée logistique vint subitement à l’esprit de Khubilaï :

Les écuries des hommes seraient elles assez grandes pour les yaks géants montés des guerriers ogres ?

Nombre de messages : 297 Age : 46 Date d'inscription : 20/11/2007

Khubilaï tordait le cou loin en arrière afin de contempler l’édifice.
Le dôme de la destinée se dressait désormais devant eux.

Ils avaient emprunté la rue Sousneuf afin de traverser le quartier des souks qui arborait mille et unes couleurs chatoyantes, et étaient directement tombés sur la place héxalonipale (figure géométrique complexe du pays d’Oran) du dôme.

Auparavant cependant, le passage des portes de la citée n’avaient pas été aussi faciles.

Le messager de la Horde se souvenait.

Une atmosphère électrique régnait parmi les soldats de garnison de l’entrée ouest d’Alicandia.
Khubilaï connaissait cette inquiétude mêlée d’excitation. L’attitude de ces hommes d’armes ne trompait pas. Le parfum lourd des prémices de la guerre flottait insidieusement et l’adrénaline avait dilaté leur pupille.
Le Seigneur de la Horde D’Or n’avait fait aucun effort pour se faire comprendre de ces humains, et Khubilaï du utiliser ses talents d’interprète afin d’exposer les motifs de leurs visite.
La tache avait été ardue.
Khubilaï bafouillait. Il savait qu’il devait faire vite. Son Maître ne supportait pas attendre, les quatres guerriers ogres non plus.
L’un d’eux avait remarqué le chien d’un marchand itinérant qui attendait patiemment son tour. Il n’aurait fallu que quelques instants pour que l’ogre se laisse aller à sa gloutonnerie habituelle.

La voie du Seigneur de guerre le fit sortir de ses pensées :

Vois Khubilaï , comme ce dôme est à la mesure de mon destin !

Genghis Crâan se mit à rire bruyamment, en se laissant tomber au bas de sa monture.

Sans laisser la troupe réagir il s’avança directement vers l’entrée du bâtiment.

Ancien tavernier Nombre de messages : 176 Date d'inscription : 09/11/2007

Plusieurs silhouettes perchaient sur les toits, ou accroupies tel dans mendiants dans la rue ou femme de joie, avaient remarqué l’étrange procession composée d’ogres et d'orques pénétré dans la cité et se diriger vers le Dôme de la Destiné.

Fidro, lui, était accroupi sur les hauteurs des immeubles à colombage entourant le Dôme.

-Des ogres et des orques… Murmurât-il. Décidément, tout et rien entre dans cette cité… Il cracha sur le toit

Orphelin depuis sa naissance, il éprouvé une haine envers les ogres depuis que ceux-ci avaient détruits son petit hameaux. Voyageant à travers forêts, plaines et montagnes, il avait découvert le Fief des Assassins, ou plutôt Morigonde, dans son titre officiel. Après un long parcours qui dura six ans, une mystérieuse secte l’enrôla, les Assassins du Fief. Sombres manipulateurs, tueurs a sang froid et voleurs, leur monde avait séduit Fidro qui se mit a vénéré avec ferveur, le maître des Assassins, le Premier Couteau. Ce dernier avait convaincu Fidro de contenir sa haine envers les ogres c’est pourquoi la dague qu’il portait sous son poignet dissimulé sous ses habits de toile ne sortie pas. Les assassins lui avait confié une mission.

Descendant agilement de son toit, il s’approcha en marchant tranquillement de la colonne hybride. Vers la tête où celui qu’on pourrait qualifié de chef mit pied à terre. Cet ogre n’était plus qu’à quelques mètres lorsque Fidro serre sa main droit sur la garde de sa dague.

Nombre de messages : 297 Age : 46 Date d'inscription : 20/11/2007

Le pas de Frido était leste et rapide, trahissant une agilité hors du commun acquise au prix de longs et douloureux entraînements.

Il traversa la place Héxalonipale et se dirigea vers les portes du dôme afin de couper la route du Seigneur de guerre orque.

Du haut de sa monture, Khubilaï compris les intentions de l’homme encapuchonné. Il grogna prestement a l’attention de l’ogre se trouvant à côté de lui en lui désignant Frido d’un hochement de tête.

Le gros ogre borgne descendit avec bruit de son lourd yak de guerre, soulevant la poussière écarlate propre aux rues d’Alicandia.

Frido accélérait son pas.

Il était bientôt parvenu à hauteur de Genghis Crâan, quand le soleil lui fut soudainement caché par la masse immense de l’ogre qui se tenait désormais devant lui, le regardant fixement.

Une montée d’adrénaline parcourra les veines de Frido. Sa mission passait avant tout, mais une haine indicible lui faisait battre les tempes à tout rompre.

Il savait plus que quiconque que la lourdeur de l’ogre ne ferait pas le poids face à sa technique et à sa rapidité.

Frido s’arréta devant lui, leva la tête et se confronta à son regard en plongeant ses yeux dans celui unique du guerrier Ogre.

Ancien tavernier Nombre de messages : 176 Date d'inscription : 09/11/2007

Fidro grogna de méprit.

-Enlève toi de mon chemin gros tas… Je ne suis pas ici pour te voir… Je désire simplement passer…

Sous son manteau Fidro tripoté sa dague. Au moindre geste provoquant de l’ogre, une dague allait rentré dans la gorge de la masse et en ressortir aussi vite. Fidro était un as en matière de vitesse, courir pour lui ne lui poser aucun problème. Un entraînement intensif à se faire courir par des loups du Bois Noir, très rapide, lui avait laissé des déchirures sur la chaire de son dos, une fierté pour lui. Le regard glacial du jeune homme se fixa dans les yeux de la brute. Une lueur meurtrière traversa les yeux de Fidro.

-Si tu refuses, tu crèves, pensa Fidro, j’ai rien à perdre…

Nombre de messages : 297 Age : 46 Date d'inscription : 20/11/2007

L’assassin, toujours campé devant l’Ogre borgne gigantesque, pris rapidement connaissance de son environnement.
En un coup d’œil, il savait exactement où se trouvait chaque personne autours de lui.

L’altercation avait fait naître un cercle de curieux qui se pressaient de plus en plus nombreux autour de lui et de la brute.

Genghis Crâan, qui était presque arrivé aux portes du Dôme, fut lui aussi attiré par l’attroupement et fit instantanément volte face.

Il fendit la foule en grognant bruyamment.

Khubilaï n’avait rien perdu de la scène du haut de sa monture. Il n’aimait pas la tournure des événements. Il effleurait de la main le pommeau de son sabre de guerre et fit signe aux trois ogres restés sur leurs yaks de se tenir prêt.

La tension était montée d’un cran.

Frido vit le Seigneur de la Horde D’Or faire irruption dans le cercle formé par les badauds.

L’orque ralentit son pas. Le spectacle qu’il contemplait a présent semblait l’intéresser.

Qui être toi ? lança-t- il à l’homme à la capuche.

Frido répliqua instantanément, les yeux toujours fixés sur l’ogre !

Rappelle ton pachiderme Seigneur, ou je lui arrache son dernier oeil ! C’est a toi que je veux causer !

Genghis Crâan fut agréablement surpris ! Cet humain devait être soit très courageux ou complètement fou.

Le Seigneur de Guerre se mit à rire aux éclats.

J’admire ton inconscience ! Que tes actes parlent avant toi ! Tue mon Ogre !